• "Lorsque mon père décéda, son plus fidèle conseiller me remit une lettre cachetée magiquement. Pensant qu'il s'agissait de formalités concernant le royaume dont j'étais à présent la reine, je brisai le sceau sans plus attendre et déplia la lettre. Ce que j'y lu me glaça les entrailles : mon père, que j'admirais tant m'avait trahi.... Je comprenais à présent pourquoi  ma vie, depuis mon mariage, était dénuée de sens à mes yeux... La politique n'apportait-elle donc que souffrance? Je ne comprenais pas, non c'était trop pour moi. Si gouverner signifiait l'acceptation de tant de compromis, ennemis du bonheur alors je ne serai pas reine!

    Ainsi j'abandonnai mon statut et mon pouvoir à mes enfants assez âgés pour cette tâche. Je leur expliquai la raison de mon geste puis, avec ma fidèle Oris (Nyla avait rejoint l'autre monde quelques années auparavant), je partis un soir sur mon cheval...

    Pourtant, avant de franchir les portes de la citadelle, je me souvins d'un détail qui déchira mon coeur: qu'était-il advenu de Athan? Cet amour oublié que j'avais jeté au cachot à vie sans plus y penser si tôt mes épousailles terminées.... Vite, trés vite, je me rendis à la prison et rappelai aux gardes qu'un homme avait été enfermé  là par mon ordre lors de mon mariage. Athan. Mais ces gardes-là étaient encore jeunes et n'avaient donc pu être présents à la cérémonie. Pourtant ils me répondirent:

    _ Nous n'étions que des enfants à cette époque mais en bas demeure le plus vieux des gardiens, il vous renseignera surement.

    Je les remerciai puis descendis dans cet endroit sombre et humide. Au loin, dans le long couloir, je crus apercevoir une silhouette. Je criai: "hého garde?"

    L'homme se retourna, on aurait dit qu'il avait cent ans, comme enraciné à cet endroit. Mon coeur battait la chamade.

    _ Hum qui êtes-vous? Que désirez-vous?

    Etonnée qu'il ne me reconnaisse pas, je rétorquai:

    _ Je suis Lyana, la reine et j'aimerai savoir ce qu'il est advenu du dénommé Athan que j'ai jeté cruellement en prison il y a 25 ans, le jour de mon mariage!

    Il me regarda droit dans les yeux et, pendant un instant, j'eus le sentiment qu'il essayait, par ce biais, de lire les souvenirs dans mon esprit. Son regard se détourna et il chuchota:

    _ Un tout jeune homme au coeur brisé s'appelant Athan? Oui je me souviens de lui... Il m'a conté son histoire, votre histoire.

    Il semblait gêné mais continua néanmoins:

    _ Malgré son récit, nous n'avions reçu aucun ordre de votre part ou du roi afin de le libérer. Cela faisait 25 ans qu'il ruminait sa vengance, car vous savez, il ne vous a pas pardonné... Jusqu'à son dernier souffle. Il a tant souffert.

    Mon coeur, déjà si malmené, se brisa en mille morceaux. Trop tard!! J'arrivai trop tard!

    _ Vous voulez dire.... Qu'il est mort?

    _ Oui majesté, son corps n'a pu résister plus longtemps. Malheureusement vous l'avez raté de peu.

    Je me mis à pleurer, déversant hors de moi tout le mal que j'avais causé inconsciemment. Comment pourrai-je un jour me pardonner? Il me faudrait plus d'une vie!

    _ Vous pleurez? Vous l'aimiez donc encore? Cela ne me regarder pas mais je ne comprend pas...

    _ Vieil homme, j'ai été trompée par l'homme en qui j'avais le plus confiance... J'avais tout oublié d'Athan. A présent que la mémoire m'est revenue, mon coeur est devenu mon propre enfer. Je l'aimais tant si vous saviez..

    _ Ses derniers mots on été: "Lyana je te retrouverai... " Si cela arrive, dans d'autres vies, par amour pour lui souvenez-vous. Pardonnez-lui et.. pardonnez-vous...

    Lorsque je relevai ma tête, le vieillard avait disparu. Comme s'il n'avait jamais été là...

    Je sortis, une partie de moi en moins, celle qui était morte dans cette prison en même temps que mon aimé.

    Je vécus seule, en expiation, laissant partir Oris. Solitude et pauvreté furent mon lot quotidien au fond de la forêt d'Emeraude avec pour seule compagnie: arbres, animaux et parfois des fées.  Quand je sentis ma mort approcher, je fis le serment de rerouver Athan et de me rappeler...

    Et ce jour était venu. Enfin.

    Le vent s'arreta complètement et je retombai délicatement au sol nantie d'une force nouvelle, mon coeur prêt à pardonner et à me pardonner. C'était la fin et cette fois ce ne serait ni triste ni cruel.

     


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  • J'étais belle en ce temps-là, si belle... Ma robe dorée, nouée d'un cordon rouge à la taille, et ma longue chevelure brune volaient dans la brise. Je ne semblais pas vraiment humaine, ma peau irradiait d'une lumière scintillante. Je tournai mon regard vers le ciel et je vis deux soleils et une lune verte... bien sûr je me trouvais sur la planète Arradia dans le système d'Orion...

    J'étais heureuse et j'avais toutes les raisons de l'être car aujourd'hui j'épousais Athan. Mon coeur bondit dans ma poitrine à l'évocation de ce nom tant aimé... Pourvu qu'il revienne sain et sauf de son initiation! Initiation dans le but de devenir un homme accompli avant le mariage.

    En réalité c'était un mariage arrangé, étant la fille du roi de ce pays, je devais épouser un prince de mon rang. Sauf que Athan n'étais pas prince mais le cousin éloigné du prince que père m'avait choisi... Nous sommes tombés profondément amoureux et mon père  autorisa notre mariage, bien facilement d'ailleurs mais j'étais si heureuse que je ne m'en préoccupais pas.

    Deux jeunes filles, mes suivantes, m'accompagnaient à chacune de mes ballades. Avec le temps elles étaients devenues mes amies.

    _ Nyla, Oris ! Chantai-je le coeur léger.

    Arrivée dans l'enceinte du palais d'argent, les préparatifs battaient leur plein. Tout le monde était afferé à une tâche précise. Je grimpai les escaliers de cristal et rentrai dans ma chambre. La robe de mariée était là, sur le mannequin à mon effigie. Elle était magnifique, féérique, de sons et de lumière, indescriptible. Ma mère l'avait portée avant moi. C'était une robe magique, cadeau des Sylphes, qui s'adaptait à quiconque la portait.

    Mes deux amies commençèrent à me déshabiller, m'enduisirent d'une huile enchantée afin de révéler ma beauté puis m'aidèrent à enfiler la robe joyau.  Ensuite, Nyla me fit une coiffure digne de la reine que je serai bientôt en y ajoutant de la poudre des fées pour les illuminer. J'étais splendide, je ne pouvais le nier. 

    Quelqu'un frappa à la porte. Oris alla ouvrir et un visage familier apparut, souriant.

    _ Père! Que je suis heureuse! Eclatai-je, enfantine.Mais malgré ses apparences joyeuses, son regard semblait se voiler de tristesse, de colère... Je n'y fis pourtant pas grand cas, le mettant sur le fait que sa fille unique était devenue femme à présent et sur le point  de le quitter...

    Il congédia mes deux suivantes, prit mes mains dans les siennes et murmura:

    _ Tu es si belle, on dirait ta mère...

    Puis d'un ton plus enthousiaste, sortit une bouteille de cikaline, alcool doux trés apprécié des nobles dames, remplissa deux coupes et m'en tendit une.

    _Trinquons à la plus belle mariée de cette planète! Puisses-tu être heureuse....                             

    Je bus d'un seul coup grisée par les évènements

    _ Et me pardonner...

    _ Te pardonner? de quoi père? Tu sais je ne te reproches plus la mort de mère. Je sais à présent qu'il s'agissait seulement d'un accident, alors ne t'en fais pas. Je t'aime.

    Je l'enlaçai fortement puis le lachai enfin. Il avait les larmes aux yeux.

    _ Ma chère fille, je te retrouve en bas pour la cérémonie.

    Il quitta alors ma chambre.

    _ Hum il est vraiment bizarre ces derniers temps, enfin pour le moment ne pensons qu'à Athan et moi... Aaah Athan... Rêvai-je. Cet homme aux cheveux bruns et aux yeux verts si pénétrants... que je les aimais tant ces yeux, teintés d'or, oui marrons aux paillettes dorées... Comment? N'était-ce pas verts? ... Tiens, pourquoi ai-je pensé à des yeux verts?

    _Allez il est temps que je descende voir si Athan est arrivé. Athan? Mais non qu'est ce que je raconte! C'est Moëric que je vais épouser...

    J'étais prête, bien que un peu confuse à cause du vin... Je descendis les marches et rejoignit mon père dans la salle du trône. Avec un sourire complice, il s'approcha de moi et, ensemble, nous sortîmes, acclamés par la foule. Je n'avais jamais vu autant de monde réunis dans la cour du palais. Je me sentis soudain trés timide mais mon père me poussait en avant. Puis je le vis, sous l'arbre des unions sacrées. Ses cheveux flottant au vent. Il se retourna et ses yeux dorés me pénétrèrent toute entière. L'espace d'une seconde j'eus un léger recul mais trés vite une sensation de chaleur m'embrasa le corps. Je le voulais à moi toute seule!

    Il me prit par la main et me sourit tandis que je venais me placer à ses côtés. Le Grand Prêtre commença à parler quand un remue-ménage se fit entendre derrière moi.

    Qui osait donc interrompre la cérémonie? Je me tournai et vit un jeune homme brun, essouflé et amaigris qui bousculait les invités en s'approchant de l'Arbre.

    _ Et bien que signifie ce comportement? Répondez!

    Il me fixa de son regard vert émeraude, éblouissant qui me destabilisa un court instant, quelque chose en moi remuait. Il enchaîna:

    _ Mais, Lyana, c'est moi que tu dois épouser aujourd'hui! Mon inititation est terminée. Tu m'as tant manquée!! Qui est cet homme à tes côtés. Que se passe t-il?

    Comment osait-il me parler de façon si familière?? Je rétorquais:

    _ Je ne sais qui vous êtes mais cet homme est mon futur époux et vous dérangez cette union! Gardes! Enfermez cet homme au cachot et qu'il n'y sorte pas! Quel affront!

    D'un air profondément choqué, il eut le temps de me crier:

    _ Lyana!! Que t'es t-il arrivé?? Trois mois et tu m'as déjà oublié? Ton coeur ne se souvient t-il donc plus de ton amour pour moi? Réponds- moi!! C'est moi, Athan, ATHAN... Lyana.. Non, non lâchez-moi!

    Ses cris se firent entendre pendant de longues secondes. Je ne connaissais pas cet homme et pourtant, pourtant lorsque j'ai entendu son nom, mon coeur a vibré une seconde. C'est ce même nom que j'avais prononcé par erreur peu avant. Peu importait, surement un amoureux éconduit dont je ne me souvenais plus.

    Je me tournai vers le prêtre en lui ordonnant de continuer mais celui-ci se contenter de me fixer d'un air intrigué, voire perplexe.

    _ Que se passe t-il encore? Demandai-je.

    Il me répondit:

    _ Ce garçon vous est-il vraiment inconnu? Car si celui-ci ne vous a pas touché le coeur et l'âme alors pourquoi ces larmes?

    Je le fixai à mon tour, étonnée par ses paroles. Je me touchai le visage et sentit effectivement des larmes couler sur mes joues.

    _ Probablement parce que cet imbécile a ruiné mon union avec Moëric. Cela n'est rien. Je vous en prie continuez.

    Le reste de la cérémonie se déroula sans autres incidents mais mon esprit restait embrouillé. Et le resta jusqu'à la mort de mon père, jour où la vérité éclata mais ce fut bien des années aprés mon union, laquelle d'ailleurs ne me rendit pas heureuse...

     

    A SUIVRE


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  • Difficilement, je lui fis face en lui demandant, avec défi:

    _ Et maintenant? Que va t-il se passer?

    _ Tu entends le bruit de ton jugement? Je te préviens, cela risque d'être douloureux...

    Toujours ce petit sourire narquois à la limite du sadisme, c'était insuppportable!! Qu'allait t-il donc me faire? Je n'avais rien à me reprocher, d'ailleurs je n'avais aucun souvenirs de ce qu'il avançait.Plongée dans mes pensées, je n'entendis pas immédiatement le vent qui s'était brusquement levé un peu plus loin... Mais ce qui me sortit totalement de ma torpeur pensive fut un bruit: ce cri du vent qui ressemblait aux hurlements d'un fantôme prisonnier sur Terre... Un son puissant, terrifiant mais encore si loin que je ne pus en ressentir véritablement les effets néfastes.

    _ Mais qu'est-ce que... Que se passe t-il?? Pensai-je affolée en apercevant comme  une tornade invisible... J'essayais de calculer sa trajectoire, prévoyant de m'enfuir à toutes jambes loin de ce malade, de cette "tornade" ou dieu sait quoi!! Mais encore une fois, je dus remettre à plus tard mes pensées car devant moi venaient d'apparaitre des vibrations ou ondes en cercles concentriques, comme un vortex.

    Le cri du vent me terrifia l'âme entière tandis que le vent lui-même m'emportait dans les airs. Je n'avais jamais ressenti de peur si grande ni aussi profonde. Mon corps devint le jouet de l'élément air, déchaîné. J'eus peine à voir l'auteur de ma terreur. De lui, je ne voyais que son sourire glacial. Il tenait enfin sa revanche, il devait être content... Et moi dans tout ça?

    On aurait pu croire que je dansais avec le vent si seulement mes membres ne semblaient pas se tordre violemment. J'avais mal, une souffrance à en mourir, qui ne se devait pas tant à ma torture physique qu'à une douleur venant du tréfond de mon âme et de mon coeur.

    Etant persuadée de ma fin prochaine, je tentai un regard éploré vers les étoiles, pensai à mon compagnon dans notre lit, inconscient de me perdre à jamais.... Et c'est dans ce moment d'acceptation de ma mort qu'une voix se fit entendre. La mienne!!

    _ Tu n'as rien à craindre, la mort n'est pas une fin, en revanche la peur tue l'esprit.. Tu le sais. Aie confiance!

    Ma voix intérieure ne m'avait pas abandonnée même dans ce moment... Surtout à ce moment. Elle était toujours là quand j'avais le plus besoin d'elle. La peur était presque toujours la cause de nos malheurs, le déclencheur de nos tourments: et si ma terreur avait attiré à moi ce vent démoniaque?? Pouvais-je l'avoir matérialisé? J'inspirai plusieurs fois profondément alors que mon corps était toujours fortement balloté... Mon coeur commença à se calmer, et en même tant que la confiance et la paix s'installaient dans mon esprit, le vent perdait de sa force. Je pouvais le sentir autour de moi et en moi.... Je devenais le vent... J'étais le vent.

    Et c'est dans cette "méditation" non désirée que je vis, ou plutôt revis la raison pour laquelle cet homme m'en voulait tant....

     

    A SUIVRE


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  • "Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais allongée sur le sol devant la porte de ma maison. Mince j'étais tombé dans les vapes... Je me relevai doucement en essayant d'oublier ces paroles désagréables entendues à mon oreille et rentrai chez moi. Loïc m'accueillit d'un air un peu inquiet:

    _ Ah te voilà enfin!! Mais où étais-tu? Je commençais à m'inquiéter, il est 22h passées! J'ai essayé de t'appeler au moins dix fois mais tu n'as jamais répondu!

    Devant ce flot incessant de paroles, je restai bouche bée: ce n'étais donc pas quelques secondes qui s'étaient écoulées mais plus d'une heure! Je répondis de façon automatique:

    _ Désolée je suis sortie me balader et j'ai oublié de prendre mon portable...

    Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai pas révélé mon évanouissement ni cette voix que j'avais entendue... Mais je dois bien l'admettre: il me dirait que j'ai halluciné et, protecteur comme il est, il serait bien capable de m'envoyer illico chez le docteur vérifier l'existence d'une possible tumeur au cerveau. Et l'idée ne me plaisait franchement pas.

    Sur ce, je l'embrassai, ce qui signifiait dans mon langage: fin de la conversation, et allai prendre ma douche. Je le retrouvai sur le lit en train de lire son roman policier. Plongé dans l'histoire, il ne fit même pas attention à mon arrivée dans la chambre. Je voulus l'embêter un peu puis me ravisai. Aprés tout, j'étais fatiguée à cause de la chaleur et n'avais qu'une hâte: celle de plonger dans les bras de Morphée. Le sommeil m'envahit assez rapidement malgré l'écho de la voix haineuse qui résonnait dans ma tête.

    Un bruit me réveilla en sursaut. Je m'assis dans le lit, jetai un coup d'oeil à mon compagnon mais celui-ci dormait à poings fermés:

    _ Ah celui-là, quand il dort même la fin du monde ne le réveillerait pas, pensai-je.

    Je perçus soudain une présence et lorsque je détournai mon regard vers la porte, je vis une ombre en sortir. Sur le coup, je pensai à un cambrioleur mais je n'entendais aucun bruit de pas, or le plancher est vieux et grince toujours beaucoup. J'avais surement dû apercevoir le reflet de quelque chose... Qu'est ce que ça pouvait être d'autre? un fantôme?

    Je me mis à rire nerveusement. Je n'avais jamais eu la faculté de voir les fantômes et franchement c'était trés bien comme ça. Un peu rassurée j'essayai de me rendormir, la tête à moitié enfoncée sous les draps . Je commençai à peine à somnoler quand une mélopée me parvint aux oreilles... D'abord je ne m'étonnai pas, cela me semblait presque naturel et familier... Cet air était si mélancolique. Si j'avais du décrire l'instrument j'aurai pensé à une flûte ou un choeur de flûtes et de clochettes au son cristallin...

    Tout de même intriguée par cette musique qui ne cessait pas et qui semblait tout droit sortie d'un rêve, je me levai, descendai les marches et ouvrit la porte de la maison. Personne dans le jardin. Le son semblait venir de l'autre côté de la maison. Mais qui pouvait jouer à 4h du matin?

    _ Ça a beau être splendide, ils se foutent du monde! Dis-je à voix haute

    Bien décidée à leur dire ce que j'en pensais, j'allais dans la cuisine, ouvrit la fenêtre et m'appretai à parler avec un jeune homme de dos quand je m'aperçus qu'il était seul, sans instrument ni poste radio. Il se contentait de regarder le ciel avec insistance.

    La musique s'était enfin arretée. Je dis au jeune homme:

    _ Vous aussi cela vous a réveillé?

    Il se retourna lentement avec une expression à glacer le sang. Je pouvais sentir son aura pleine de rage et de rancune qui pulsait tout autour de lui. Il s'approchait et j'étais tétanisée. Pourtant malgré ma terreur, je ne pus m'empecher de remarquer ses yeux d'un vert émeraude magnifique. Quelle pensée incongrue à ce moment!

    _ Je ne pensais pas que je t'attraperai si facilement, murmura t-il d'une voix pensive.

    _ Qui êtes-vous? Quel est votre problème? attaquai-je

    Avec un sourire narquois, ile me répondit:

    _ Mon problème? C'est toi et cela depuis des siècles! Aprés ce que tu m'as fait, j'ai erré dans le néant jusqu'à ce que je sois assez fort pour revenir me venger. Lors de ta dernière réincarnation, j'ai bien faillit t'avoir... Seulement tes gardiens sont trop nombreux et m'ont empeché de te faire du mal. J'ai donc mis au point un stratagème: si je ne pouvais venir à toi, ce serait toi qui viendrais à moi, de ton plein gré. Tes gardiens ne peuvent agir contre ta volonté. La loi du libre-arbitre!

    La première chose qui me passa par la tête fut que son degré de folie devait dépasser ce que connaissait les psychiatres... Néanmoins je pris garde de ne pas le couper... Quand il eut finit son monologue, je rétorquai:

    _ Vous insinuez que je suis dans votre monde? Je reconnais pourtant bien ma maison, ma rue, le village. En revanche, je ne me souviens absolument pas de vous! Je pense qu'il y a méprise sur la personne...

    _ Tss, ça ne m'étonne pas, cette stupide loi de réincarnation fait tout oublier mais je pense que lorsque ta fin sera proche tu te rappelleras de ce que tu m'as fait...

    _ Si je vous ai fait du mal, pardonnez-moi mais je ne suis plus, aujourd'hui, celle que vous avez connue. Qu'êtes-vous? Un esprit? Pourquoi ne pas choisir de vous réincarner?

    _ Ma haine m'empêche d'accéder à ce droit... Je ne peux oublier ce jour d'automne où tu m'as trahi... Je ne le peux.

    Pendant une seconde, je jurerai avoir vu un éclat de tristesse immense traverser son regard mais la haine la remplaça presque immédiatement me laissant coîte. J'arrivais pourtant à articuler:

    _Si vous voulez on en parle demain, autour d'un bon café. Ecoutez, il est plus de 4h du matin. Demain je travaille alors j'ai besoin de dormir. Au revoir.

    Au moment où je refermai la fenêtre, il arriva à mes côtés en un éclair, m'attrappa fermement le bras et me souleva d'un coup en me "balançant" hors de ma maison, sur la route. Cela se passa si vite que je ne réagis pas tout de suite puis une peur panique s'empara de moi et je criai:

    _ Mais laissez-moi vous êtes fou!! Loïc, LOÏC!! A l'aide!

    L'homme me regardait mais ne bougeait pas. J'eus alors l'espoir de m'être fait entendre mais rien ni personne ne venait à mon secours.

    _ Je te l'ai dit, tu es dans mon monde. Personne ne peut t'entendre. C'est comme une autre dimension de ta réalité. Regarde!! Me dit-il en pointant son doigt vers le ciel.

    Surprise parce qu'il venait de dire, je suivis son doigt du regard. D'abord, la seule chose que je vis fut Orion, puis une autre constellation attira mon regard. On aurait dit une longue figure géométrique composée de cercles, de lignes et de points. Mais le plus étrange c'est qu'elle se déplaçait partout dans le ciel, disparaissant puis réapparaissant ailleurs en un clin d'oeil.

    Je commençais sérieusement à croire que je rêvais à moins que, perspective plus effrayante, cet homme disait vrai et j'étais prisonnière d'un monde chimérique....

     

    A SUIVRE....


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